GONZALEZ BRAVO (1944 Badajoz.ESPAGNE).

PEINTRE

FR

II fit ses études à Séville, et s’établit au début des années soixante-dix à Lisbonne. Son développement artistique ayant pris naissance dès son plus jeune âge fut continu et sans rupture.

A travers ses peintures abstraites, on l’a bien compris le soleil, les pins et Ia mer sont les principaux éléments dont se nourrissent l’oeil et l’esprit de l’artiste. Mais bien au delà des élans et des retenus de couleurs, nous pouvons observer ce que Justo Gonzalez Bravo impose à Ia matière. II donne à voir une sorte d’inversion du motif et du fond, en violant Ia matière pour lui imprimer une écriture rajoutée ou révéler couches antérieures colorées. II nous transmet un message indicible, illisible.La personnalité sensorielle de l’artiste et son intuitivité s’unissent à Ia délicatesse et à la distinction. Le bonheur chromatique, Ia richesse et l’onctuosité des matières nous éblouissent.

Pour Antonio Branquinho Pequeno, « l’œuvre de González Bravo est inépuisable, ouverte à de multiples lectures et approches, toutes discutables. Bien des aspects restent à explorer. Quoi qu’il en soit, l’érosion et les multiples fractures dont il a été question ci-dessus tout au long de ce voyage, je les vois comme la métaphore «filée» d’une érosion plus vaste, proche du désarroi social. Le griffonnage de l’«écriture» ne serait pas gratuit, plutôt expression d’une alerte face à la déraison des humains, mais où il n’y a pas de place pour la fatalité. Venons-en donc à l’essentiel: j’en conviens qu’on est ici en présence d’une peinture de la dévastation, mais que l’artiste récuse au même temps. Comme s’il lui fallait d’abord gratter sur la toile, racler, ravager, pour pouvoir créer les fondements, bien que hésitants, d’un nouveau savoir, dans la joie et pour plus de transparence. À la rigueur, ces toiles qui m’étonnent… je continue à ne pas savoir pourquoi. Tant mieux. C’est peut être ça l’œuvre d’Art. Elles m’étonnent peut-être parce que ce n’est plus moi qui les poursuis, ce sont elles qui me poursuivent…Un nouvel ordre contre la discipline !».

EN

Gonzalez Bravo studied in Seville and settled in Lisbon in the early 1970s. His artistic development began at a very young age and was continuous and without interruption.

Through his abstract paintings, we have clearly understood that the sun, the pines, and the sea are the main elements that nourish the artist’s eye and mind. But well beyond the impulses and restraints of colors, we can observe what Justo Gonzalez Bravo imposes on the material. It shows a sort of inversion of the pattern and the background, by violating the material to imprint an added writing on it or reveal previous colored layers. We are transmitting an unspeakable, illegible message. The sensory personality of the artist and his intuition combine with delicacy and distinction. The chromatic happiness, richness, and smoothness of the materials dazzle us.

For Antonio Branquinho Pequeno, “the work of González Bravo is inexhaustible, open to multiple conferences and approaches, all of which are debatable. Many aspects remain to be explored. Regardless, of the erosion and multiple fractures discussed above throughout this journey, I see them as the “threaded” metaphor of a larger erosion, akin to social disarray. The scribbling of “writing” would not be gratuitous, but rather an expression of an alert in the face of human unreason, where there is no room for fatality. So let’s get to the point: I agree that we are here in the presence of a painting of devastation, but that the artist rejects simultaneously. As if he first had to scratch on the canvas, scrape, ravage, to be able to create the foundations, although hesitant, of new knowledge, with joy and for greater transparency. Strictly speaking, these paintings that surprise me… I continue not to know why. So much the better. Maybe that’s the work of art. They surprise me perhaps because it is no longer me who pursues them, it is they who persist with me…A new order against discipline!”